Encore une pause

Bonjour !

Ça ne va pas vous surprendre, j'imagine, mais je ne retrouve plus le temps en ce moment pour Un mot.

Merci beaucoup à vous qui y contribuez si fidèlement depuis un bon moment - je tiens à remercier espécialement Jill-Bill, qui a toute seule assuré la vie du forum la semaine dernière. 

Wow, Jill ! Merci !!

Malheureusement, je ne vois pas beaucoup de place dans mon planning avant le mi-mai...peut-être un agenda moins chargé cet été me ramènera parmi vous.

Jusqu'alors, bonne pause et merci infiniment à tous pour tout. 


Bisou et à la prochaine !

joye


Plouf ! par Jill-Bill

Pas dans mon assiette
Mon état normal
Le moral
Dans les chaussettes
Envie d'en finir, sur ce pont
Avec mes jours
Mes appels au secours
En filigrane, à quoi bon...
Rien vu d'anormal
Diront les braves gens
Nez sur leur nombril
Ainsi soit-il
Chacun sa croix, ses tourments
Et Dieu pour tous, génial !
Tout ce que tu ne sais pas donner
Te possède... Faut-il posséder pour donner...
Je joue à faire semblant
En espérant
Que demain passe
La mauvaise passe...
Mais non, je m'enlise
Envie d'en finir, sur ce pont
Sauter, un plouf, et au fond
Couler, quoi quoi quoi l'église...
Oui j'ai perdu la foi, usée étole,
En mon riche prochain
Dignitaires, indignes, jurant la main
Sur le coeur, paroles et paroles...
Cette grisaille
Me donne plus de courage
Personne pour me décourager, pas un visage
Pour me retenir, vaille que vaille...

Plouf !

Pour la semaine du 16 mars

Un mot.

anormal

Une image.

Image par conniemig sur Morguefile.com

Une citation.

Tout ce que tu ne sais pas donner te possède. - André Gide

Sous un parapluie par Bongopinot

Tous les deux, sous votre beau parapluie, 
Vous vous promenez bras dessus bras dessous 
Pendant que doucement tombe la nuit 
Un zeppelin dans le ciel brille tel un bijou 

En cet automne venteux et pluvieux 
Aux mille et une couleurs flamboyantes 
Dans cette allée entourée d'arbres gracieux 
Aux allures de forêt majestueuse et chantante 


Vous ressemblez à deux amoureux 
Mais pour toi, il n'est qu'un outil animé 
Qui cède à tous tes caprices crapuleux 
Il n'est seulement qu’un amant fortuné 

Lui aime être avec toi, toi tu adores son argent 
Vous appréciez les choses qui sont plaisantes 
Ce n'est pas le mal, mais c'est plutôt inquiétant 
Car il est l'instrument d'une dépendance aliénante 

Il est la réduction de notre individu moral 
De notre esprit à l'esclavage par eux qui l'est 
Vous vivez votre vie comme un spectacle théâtral 
Oubliant que vous vous privez de liberté à jamais.

Conte d'un autre temps par JAK

Elisa avait la folie des grandeurs. J’entends par là des choses haut placées. Par exemple, elle rêvait de faire le tour du monde en Zeppelin. 
 On lui avait offert un voyage en montgolfière,  ce n’était  déjà pas mal.  Non il lui fallait de l’original, un dirigeable au nom retentissant. 
Ses parents, qui la vénéraient comme une enfant prodige, ne savaient comment la satisfaire 
Des Zeppelins il y avait belle lurette que l’on en fabriquait plus. Son grand père Hans, ingénieur, bien sur avait  collaboré à la construction du  LZ 12345. Elle en avait tant entendu parler ! 
Peu de réunion familiale où l’on ne ressassât les exploits de cet aïeul. L’enfance d’Elisa avait été bercée par ce souvenir, probablement enjolivé au fur et à mesure qu’il prenait de la distance temporelle. 
Mais une montgolfière, que nenni, Elisa voulait un Zeppelin. 
Ce fantasme, ce rêve éveillé était profondément ancré en elle. Elle n’en démordait pas. 
Pour quiconque, cela peut paraitre plaisant, porter à sourire, rien de méchant mais ses parents étaient désarmés. On peut vraiment dire qu’ils en voyaient de toutes les couleurs avec elle.  
Il fallait trouver la solution au plus vite, car ses chimères tournaient à l’hallucination. Elisa devenait esclave, et sombrait dans la dépendance de son idée fixe  
Ses parents au paroxysme du désarroi cherchèrent tout un jour et une  nuit durant la solution appropriée.  
Au petit matin ils en vinrent à la conclusion qu’il faudrait à Elisa un frère ou une sœur. 
Quelques mois après naissait une charmante Lise. 
Elisa conquise oublia totalement le zeppelin et berça tendrement sa jeune sœur. 
 Elle avait trouvé en une   autre qu’elle-même,  le rempart le plus  solide contre les illusions  qui la rendaient esclave. 

Mademoiselle de... par Jill-Bill

Elle rêvait d'un tour en zeppelin 
Je n'avais que quatre sous 
Pour un tour de grande roue 
Et nous envoyer en l'air... Oh m'enfin ! 
Elle rêvait de Tour d'Argent 
Je n'avais pas un radis 
Elle rêvait d'une bague au rubis 
Soyons franc, je n'avais pas le franc... 
Elle rêvait de faire sa noce 
A Venise, bien entendu 
Soupir, je n'avais pas l'écu 
Maubeuge et sa lune... Oh atroce !! 
Sous parapluie 
Elle me confia un soir d'automne 
Pluvieux et sans personne 
La liste de ses envies... 
« Appréciez les choses qui sont plaisantes ; 
Ce n'est pas le mal : 
Il est la réduction de notre individu moral 
A l'esclavage par eux qui l'est ! » 
Lui lançais-je en poète 
Ce tour à votre bras 
Est pour moi 
Comme un arc-en-ciel, une fête... 
Chez Eugène allons 
Par le tram 33 
Manger des frites avec les doigts 
Un Brel y chante, pas mal, dit-on... 
Fiançons-nous d'un baiser 
Marions-nous dans une guinguette 
En mai et ses clochettes 
Ca porte bonheur le muguet... 
Au nez elle me ria 
Mademoiselle de la Haute, fille de mon directeur 
Nous en restâmes-là, moi et mon coeur 
Torchon et serviette ne se mélangent pas... ! 
Cette leçon vaut bien un rhume 
Et avec une Marinette de l'usine 
Allaient nos dimanches à la sardine 
Et en boîte, sans qu'elle me plume...